I heard it over the radio

J’ai assisté aujourd’hui à une conférence sur le thème des droits d’auteurs. Le maître de conférence évoquait le fait que les radios bafouaient très souvent l’intégrité des œuvres diffusées en coupant avant la fin, en parlant par dessus, ou en lançant le morceau suivant en fondu enchaîné.

On peut se poser la même question à propos des lecteur mp3 qui proposent des programmes permettant d’enchaîner les morceaux aléatoirement, souvent en fondu enchaîné. L’auditeur consomme ainsi chacun des morceaux sans pouvoir vraiment l’isoler formellement, et l’apprécier dans son entièreté, le silence étant supprimé. Ce fond musical permanent est sensé imiter le flot ininterrompu de musique qu’un DJ crée dans une boîte de nuit (j’évoquerai la musique des DJs dans un prochain billet) mais avec des morceaux s’enchaînant sans aucune logique autre que le hasard programmé. On trouve cette suppression du silence dans la radio (son ininterrompu) et la télévision (son et images ininterrompus). Les programmes télé ou radio sont sans fin…

Peut-on apprécier une œuvre sans le silence qui précède, et qui suit ? La célèbre citation de Sacha Guitry : «Quand on a entendu du Mozart, le silence qui suit est encore du Mozart.» que l’on sert à toutes les sauces, n’est pas anodine…

(je voulais mettre la fin du morceau « I heard it over the radio » d’Ornette Coleman, mais je n’y suis pas arrivé…)

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One Comment sur “I heard it over the radio”

  1. donatiennemd Says:

    Guitry ignorait sans doute l’importance de l’interprète à l’époque (c’est pas toujours gagné aujourd’hui non plus)…le silence qui suit la fin d’une oeuvre peut aussi être de la consternation quant à son interprétation…


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